Source plasma
  • Rencontre

Qui suis-je ? n°2

À la rencontre d'un membre de la Fédération PLAS@PAR.

L'énigme

  1. Je suis... expérimentateur.
  2. J’étudie... les plasmas de laboratoire.
  3. Si j’étais un dispositif pour produire des plasmas, je voudrais être... une machine de Wimshurst.
  4. Si les plasmas étaient une œuvre, ce serait... une planche d’une scène de bagarre dans le village de la BD d’Astérix.
  5. Si les plasmas étaient une couleur, ce serait... la somme de toutes, le blanc !
  6. Si les plasmas étaient un sport, ce serait... une partie de billard.

L'interview

Bonjour Jérôme Pulpytel, docteur en génie des procédés, maître de conférences, Laboratoire LISE, Equipe MATTERFEEL), vous êtes désormais démasqué ! Pouvez-vous nous en dire en peu plus sur votre parcours ? 

Je suis chimiste de formation. Après un DEA en génie des procédés, j’ai donc continué avec une thèse dans le domaine des plasmas froids afin d’élaborer des matériaux en couches minces à l’aide de décharges à basse pression.

Pouvez-vous en dire un peu plus sur vos recherches actuelles en physique des plasmas ?

Désolé je n’étudie pas la physique des plasmas, mais leurs nombreuses applications dans le domaine des matériaux et des traitements de surfaces. Les chimistes sont des « artisans de la matière » ; ils élaborent de nouvelles molécules ou matériaux en mettant en œuvre différents procédés, et les propriétés particulières des plasmas hors équilibres permettent d’obtenir des résultats qui ne seraient pas possible par d’autres moyens, comme par exemple par simple chauffage des ingrédients dans un four. Ainsi, nous nous servons des plasmas pour protéger le métal contre la corrosion par dépôt de couches minces, pour encapsuler des agents de chimiothérapie à l’aide de polymères-plasma biodégradables ou encore pour élaborer des matériaux servant à décontaminer l’eau ; et nous construisons souvent nos réacteurs plasmas nous-même.

Traitement anticorrosion par jet de plasma sur une surface
Décharge inductive pour l'encapsulation de médicament dans des couches minces de polymère-plasma

Pouvez-vous partager avec nous les références de vos dernières publications ?

  • Anagri et al., “Nanocomposite coatings based on graphene and siloxane polymers deposited by atmospheric pressure plasma. Application to corrosion protection of steel“, Surf. Coat. Technol., 377, 124398. (2019)
  • Baitukha et al., “Optimization of a low pressure plasma process for fabrication of a Drug Delivery System (DDS) for cancer treatment“, Mater. Sci. Eng. :C, 105, 110089. (2019)
  • T. Peng et al., “One‐step deposition of nano‐Ag‐TiO2 coatings by atmospheric pressure plasma jet for water treatment: Application to trace pharmaceutical removal using solar photocatalysis“, Plasma Process. Polym, 16(6), 1800213 (2019)

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les actions d’enseignement que vous menez ?

Je donne des cours dans le domaine du Génie des Procédés. Le génie des procédés, consiste à appliquer les principes des cinétiques réactionnelles, des transferts de matières et de chaleur au sein de réacteurs chimiques. Notre objectif est de comprendre et de maîtriser tous les phénomènes qui s’y déroulent pour pouvoir transposer la production chimique à grande échelle ; ainsi il ne s’agit pas de chimie fondamentale mais d’une approche plus large et pluridisciplinaire au carrefour de la chimie, des mathématiques et de la physique. Dans ce cadre, j’introduis également un peu aux étudiants les spécificités des réacteurs plasmas et ce que l’on peut obtenir avec en laboratoire et en milieu industriel. Enfin, je m’appui sur le FabLab SU pour réaliser des projets Arduino® avec mes étudiants (ex. réaliser une machine qui dose le pH automatiquement).

Sur quel(s) site(s) travaillez-vous ?

Sur le campus Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université), au niveau des tours 14-24

Quel est votre rôle au sein de la communauté PLAS@PAR ?

Je viens juste d’être nommé au Conseil de fédération, alors reposez-moi cette question un peu plus tard :-)

Menez-vous des actions auprès du grand public de manière ponctuelle ou régulière, si oui, pouvez-vous expliquer ?

Absolument et depuis longtemps. D’abord à la fête de la Science où je m’amuse beaucoup avec mes plasmas, en proposant aux gens de tenir un tube un néon devant une boule plasma, en faisant une chaine humaine aussi et la Wimshurst a toujours beaucoup de succès mais gare où on met les doigts ! Également j’ai fait une conférence expérimentale filmée à l’ESPCI (2013) et un café des Sciences dans ma communauté de commune (sud 77, 2019).

Si PLAS@PAR doit relever un défi pour les 5 prochaines années, quel est-il selon vous ?

Les plasmas devraient réussir à intéresser et à aller d’avantage à la rencontre des chimistes, biologistes et des médecins. À ma modeste échelle, je donne 2 heures de cours à des étudiants en biologie où je leur montre les avancées spectaculaires des plasmas froids dans le domaine de la santé (traitement de cancer, cicatrisation, décontamination/stérilisation des surfaces etc…). Il y a tellement de collègues et d’étudiants non physiciens qui pourraient être intéressés !

Un dernier mot ?

Faites attention à vous et restez en bonne santé.

Merci beaucoup Jérôme Pulpytel ! À qui le tour ?